La conduite automobile est une des activités de la vie courante la plus soumise à une contrainte temporelle, elle est complexe car elle nécessite en particulier une bonne perception visuelle, des capacités motrices, une bonne coordination des mouvements, et enfin des capacités cognitives. Enfin les différentes situations de conduite impliquent des processus cognitifs différents et parfois des prises de décision rapides. Or dans le vieillissement, même normal, il existe de légers troubles attentionnels et un ralentissement de la vitesse de traitement. On peut donc s’attendre à ce que certaines situations de conduite, comme les traversées de voie(s) posent davantage de problème aux conducteurs âgés par rapport à des conducteurs plus jeunes.
Dans le prolongement de l’étude précédente, le risque de décès et le risque de blessure non mineure (AIS2+) des occupants de véhicules légers ont été estimés en fonction de l’âge du conducteur et des différentes situations dans lesquelles se trouvait le conducteur juste avant l’accident. Quatre catégories de situations de conduite ont été définies : circulation sans changement de voie ou de direction, changement de voie, circulation sur une mauvaise voie, traversée de voie(s) (comprenant le tourne à gauche sur une voie bidirectionnelle). Les données sont issues du rapprochement entre les données nationales (BAAC 1996-2006) et les données du registre du Rhône (1996-2006).
L’étude confirme la sur-représentation des situations complexes, en particulier la traversée de voie(s), dans l’accidentologie de l’automobiliste âgé, ainsi qu’une plus grande vulnérabilité mesurée ici par une létalité plus élevée dans toutes les situations de conduite. Elle montre par ailleurs un risque d’atteinte au thorax/abdomen plus élevé chez les automobilistes âgés dans toutes les situations de conduite, et ce risque s’étend à toutes les régions corporelles en traversée de voie(s).