Initiée dans le cadre du projet européen PENDANT, cette recherche a porté sur les données accidentologiques des forces de l’ordre, couplées avec les données médicales du registre du département du Rhône, et sur les données équivalentes de l’agglomération de Barcelone. L’objectif principal de la recherche a été l’estimation des facteurs de risque du “coup du lapin”, sachant que cet étirement de la colonne cervicale concerne la plupart du temps des victimes qui ne sont pas hospitalisées. Les données du registre du Rhône ont pu être comparées à celles recueillies dans l’agglomération de Barcelone par l’institut de santé publique catalan. Au delà des nombreuses différences dans les modalités de recueil, les principaux résultats sont très cohérents et ont apporté une contribution significative à cette question.
Le risque d’étirement de la colonne cervicale sans fracture ni luxation est deux à trois fois plus élevé chez les conducteurs femmes. Les conducteurs les plus âgés en sont moins souvent victimes. Ces estimations tiennent compte de certaines caractéristiques de l’accident, des différences de masse et puissance des voitures, ainsi que de la gravité des éventuelles autres blessures subies. Le risque de coup du lapin est le plus élevé en cas de percussion à l’arrière du véhicule. Cependant, la majorité des coups du lapin surviennent dans les autres configurations de choc (car plus fréquentes). Les constructeurs automobiles travaillent depuis plusieurs années sur des dispositifs spécifiques, tels que des appuie-têtes “dynamiques”, afin de réduire les survenues de coups du lapin. Cette étude montre la pertinence de systèmes adaptatifs tenant compte des caractéristiques des occupants de voiture, et efficients en cas de choc arrière, mais également en cas de choc frontal ou latéral.
Martin JL, Perez K, Dell’Olmo MM, Chiron M. Whiplash risk estimation based on linked hospital-police road crash data from France And Spain. Injury Prevention. 2008, 14: 185-190.