La prise en charge primaire multidisciplinaire et spécialisée des polytraumatisés de la route est corrélée à un meilleur pronostic. Malheureusement, certains patients graves, adultes comme enfants, échappent au triage initial pré-hospitalier et ne bénéficient donc pas d’une prise en charge optimale. Une meilleure connaissance des lésions graves manquées pourrait permettre une amélioration de leur détection et ainsi une optimisation du triage de ces blessés.
L’objectif de cette étude était de décrire les lésions graves sous estimées et comparer les résultats adultes et pédiatriques (moins de 16 ans).
Il s’agissait d’une étude rétrospective réalisée à partir des données du Registre sur trois ans (2004 à 2006). L’intervention médicalisée primaire par le SAMU puis par une équipe multidisciplinaire entraînée dans une salle de déchocage était considérée comme une prise en charge optimale. Les lésions graves étaient définies comme des lésions engageant le pronostic vital et nécessitant le recours à une intervention médicale ou chirurgicale urgente, ou la survenue du décès dans les 72 heures suivant l’accident.
Parmi les 330 victimes présentant des lésions graves, 66 adultes et 5 enfants présentaient des lésions sous estimées.
Une meilleure connaissance des lésions manquées au moment du triage des accidentés de la route pourrait permettre d’affiner l’examen clinique sur les lieux même de l’accident. Une attention particulière devrait être portée à l’examen thoracique et à la recherche d’une hémorragie interne chez les adultes, et à l’examen abdominal et à la recherche d’une notion de perte de connaissance chez les enfants. Le Registre du Rhône, par la qualité des descriptions lésionnelles et du parcours de soin a permis ce travail rétrospectif.